La réduction de la durée de détention des mineurs fait partie des modifications « positives » apportées par la loi n° 2016-018 relative aux mesures et à la procédure applicable aux enfants en conflit avec la loi.
Madagascar a ratifié la convention relative aux droits des enfants en 1990 alors que la loi, l’ancienne, régissant les mesures applicables aux enfants en conflit avec la loi datait de 1960. Une situation qui est à l’origine des lacunes et des « déphasages » quant à l’application desdites mesures. Ne répondant plus à l’époque actuelle, ces dernières peuvent aggraver les cas au lieu de faire le contraire escompté. Des informations recueillies lors de l’atelier de formation des juges d’enfants qui se déroule au Pavé Antaninarenina durant quatre jours. Se consacrant sur la nouvelle loi régissant les cas des enfants mineurs, ladite formation voudrait doter les juges en charge des mineurs (venus des quatre coins de la Grande-île) des outils nécessaires pour une application « uniformisée » des mesures. S’étalant sur quatre jours, ladite formation se consacrera également au mécanisme de suivi des enfants victimes de violence ainsi qu’à la mise en place d’indicateurs par rapport à la base de données sur le cas des enfants. Le tout, en apportant plus d’attention et d’égard aux cas des enfants victimes de violence. Car d’après Laurette Lala Harinivo, directeur des reformes législatives auprès du ministère de la justice, « notre attention se porte plus sur les délinquants et/ou criminels au détriment des victimes, des enfants. En effet, ceux-ci sont vite oubliés par l’opinion publique et les médias ».
Plus. La nouvelle loi apporte des obligations qui incombent aux juges des enfants. Entre autres, la rédaction des motifs de détention des enfants dans le jugement. Mais la plus grande avancée de ladite loi se trouverait dans sa façon de lutter pour préserver les enfants des mauvaises fréquentations du milieu carcéral. Etant des « universités du crime », la prison serait l’endroit idéal pour les criminels en tous genres de former des « relèves » ou encore de recruter de nouvelles recrues. Pour ce faire, la loi n°2016-018 a limité la durée de détention préventive des enfants mineurs à 9 mois pour ceux jugés pour crime et 6 mois pour ceux jugés pour délits. Les juges d’enfants devraient donc tout faire pour régler les dossiers des enfants en question. D’autres mesures d’accompagnement ont également été mises en place pour les enfants qui ne devraient pas être détenus. Ce que Laurette Lala Harinivo, directeur des reformes législatives auprès du ministère de la justice explique par des mesures alternatives outre que la détention. Entre autres la liberté surveillée, les travaux communautaires, le contrôle judiciaire ou encore le suivi par des travailleurs sociaux. Etant donné que l’avenir du pays se trouve entre les mains des enfants, la responsabilité de donner à ces derniers une éducation digne de ce nom incombe à tous les acteurs.
José Belalahy